La BD girly, on dit oui!

28 septembre 2011

Je suis pas une fille qui cherche les embrouilles, t'as vu. Du coup, je ne rentrerai pas dans les récentes polémiques autour de la BD girly. Je dirai juste que, comme dans toutes choses, ce qui est mauvais c'est l'excès. L'excès de médiocrité certes mais également l'excès dans la production qui induit la consommation. (j'espère que TOUS les messages subliminaux que j'ai souhaité vous faire passer avec ces deux jolies phrases ont été reçus 5 sur 5, sinon c'est pas très grave).

Et oui car moi j'aime quand même ça la BD girly. C'est pour moi, qui n'ai pas la télé, grand bien m'en fasse, l'équivalence avec me poser devant une "émission à la con qui ne me demandera pas de réfléchir". Et encore, j'y vais fort parce que la BD girly, pour parler couramment français la BD-de-filles-qui-parle-de-truc-de-fille-que-quand-tu-le-lis-tu-te-dis-wahou-mais-c'est-trop-moi-ça!, ça fait quand même réfléchir sur des sujets d'actualité tels que le shopping, les relations avec notre famille, no(s)tre mec et les copines. Bref blablabla. Après j'avoue que je n'ai pas fait de mémoire à ce sujet et donc je ne le connais pas sur le bout de mes 10 doigts. Par contre, j'ai lu quelqu'opus des deux "pionnières" (il me semble que ce sont elles, que les plus calé(e)s nous renseignent le cas échéant) à savoir Pénélope Bagieux et Margaux Motin. J'ai fortement apprécié ce moment de délectation avec mes pairs. Explaination.

D'abord Pénélope Bagieu, parce que j'en ai parlé récemment pour Cadavre exquis. J'avais lu Ma vie est tout à fait fascinante, qu'on connait bien puisqu'il s'agit d'extraits de son blog. Récemment, je me suis fait les 3 tomes de Joséphine. Presque d'un coup oui, un par soir, c'était un bon régime. C'était bon, doux et drôle. Dans le même esprit que le blog avec les mêmes préoccupations de nanas en slim/ballerine mais avec en plus une unité de personnages et une trame. C'est-à-dire qu'il y a Jo avec son caractère psycho bien défini, ses amis, sa famille, ses collègues de boulots et ses mecs bien sûr. Il a donc un scénario sur les trois tomes mais qui évoluent au cours de petites scènes, un peu comme les feux de l'amour mais en vachement mieux.

Comme Gustave et son Emma, même si c'est pas moi l'auteur de la BD, je pourrais dire "Joséphine c'est moi!" ou encore "Joséphine c'est toi". Car il y a multitudes de facettes et d'évènements dans la vie de l'héroïne pour qu'on s'y retrouve au moins une fois. Que celle qui peut me prouver le contraire le fasse! Avant, on avait Martine à la mer, Martine petite maman, Martine fait le ménage, etc. maintenant on a Joséphine s'enfonce mais creuse encore, Joséphine sait comment ça marche un homme, Joséphine s'intègre, Joséphine a un goûter d'anniversaire parfait, et ça continue encore et encore je vais pas toutes vous les faire. Vous voyez le genre? vous voyez que vous allez succomber?

Margaux Motin, c'est pas exactement pareil mais un peu quand même. Elle aussi a son blog et elle aussi un style de fille faut le dire très coloré dans l'idée et les images.

Je n'avais pas parlé de son premier opus j'aurais adoré être ethnologue qui était très délectant à lire mais qui n'avait pas mérité selon moi que j'en parle puisque c'est connu, c'est sympa et ça fonctionne. Encore une fois, ça marche surtout avec nous les filles, si possible plutôt jeunes, si possible plutôt accro au shopping et particulièrement les chaussures, si possible en couple avec un gosse, si possible complètement détendues du slip. Car c'est ça qui est bon avec Margaux Motin, c'est qu'elle fout à la poubelle tous les trucs de princesses. Autant ça y va sur les (légitimes) clichés de la meuf de base, autant pour certains aspects elle y va pas avec le dos de la cuillère et met plutôt les deux pieds dans le plat. Dans sa dernière BD, La théorie de la contorsion, le meilleur exemple est un chien qui vient la renifler entre ses jambes. Elle s'étonne alors que ce dernier se plait à sentir les tampax pleins. Charmant n'est-ce pas? Je ne vous dévoile pas tout, il y a aussi de savoureuses histoires de caca.

Mais bien plus que le thème des déjections, ce qui me plait c'est cette innovation graphique dans son style qui consiste à croquer sur des photos. Je trouve toujours cela très réussi et la plupart du temps très poétique. Jugez vous-mêmes.

En résumé (pour ceux qui auront sauté le blabla préalable, bande de malotruites!), la BD girly :