TMLP
Pour le coup (voir l'article sur Fables nautiques), avec Ta Mère La Pute, Gilles Rochier a eu le prix révélation d'Angoulême 2012, en dressant un portrait sans concession d'une cité dans les années 80.
Ta mère la pute, Gilles Rochier, collection monotrème chez 6 pieds sous terre éditions, février 2011
Ta mère la pute, c'était la pire insulte, celle qui voulait dire que pour boucler les fins de mois, ta mère était obligée de vendre son corps. Voici une des caractéristiques de la cité dans laquelle évolue Gillou, le narrateur, un gosse qui comme ses copains n'était ni méchant, ni dangeureux, juste un branleur fumiste. Avec sa bande, ils font quelques conneries et tentent de (sur)vivre en milieu hostile. Ils se fédèrent autour d'une cassette, le bon vieux support des années 80-90 pour écouter de la musique, jusqu'au jour où tout bascule...
Des couleurs aussi grises que celles des murs du décor pour mieux épouser la réalité. Une ambiance à la laisse béton des chansons de loubard du Renaud des débuts. Un album court et percutant, à la fois photographie d'une époque et relais de vieux fait divers qui marquent toute une vie.