Tu seras partout chez toi
Insa Sané a mis de côté sa Comédie urbaine (composée de ses quatres premiers romans dans le Sarcelles d'hier et de nos jours) pour nous livrer un récit onirique teinté des plus grands poétes et auteurs de tout les temps entre Homère et Cheikh Anta Diop. Il s'est visiblement fait plaisir et ça, ça fait plaisir !
Tu seras partout chez toi, Insa Sané, Exprim' Sarbacane, novembre 2012
Les départs ne sont jamais évidents. Surtout quand on a neuf ans et qu'on ne sait pas pourquoi on doit quitter subitement sa famille, ses copains et son amoureuse pour un pays de l'autre côté du ciel. Mais Sény a de la ressource. Il a les mots et ces histoires que lui contait son père le soir pour s'endormir.
"Si tu dois t'en aller pour toujours, pars avant l'aube ! Très tôt. Ne te retourne pas. JAMAIS !
Tant pis pour les larmes. Tant pis pour nous. Tu m'aimeras plus loin. Je t'aimerai ailleurs.
On s'aimera toujours. Demain sera heureux. Promis ! Juré ! "
Magistral Insa Sané qui ne cessera de nous étonner ! C'est ce qui vient tout au long de la lecture de ce riche récit qui transporte. On se plait à reconnaître là un poème, là un conte ou là un roman. L'auteur semble s'être inspiré des plus grands pour construire son propre récit avec son style à lui que l'on reconnait bien avec cette langue si musicale qu'on aurait presque envie de se taper tout le roman à voix haute. Et ces passages de poésie pure qui donnent le vertige avec des pages et des pages d'anaphores très fortes. Il reprend ce qu'il avait initié dans son premier roman Sarcelles-Dakar : une première partie très réaliste qui laisse place en seconde partie à un conte onirique et fantastique d'une grande puissance. Comme tous ceux qu'il cite, Insa Sané est un grand, très grand.