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Batifolire, tribulations en zone littéraire
11 avril 2013

Sur la tête de l'amour

 Premier roman de Boris Lanneau qui explore l'amour côté bitume dans une déferlante de mots. Prenez place, le rideau va bientôt se lever et la scène va vite s'agiter, promis, juré Sur la tête de l'amour !

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Sur la tête de l'amour, Boris Lanneau, Exprim' chez Sarbacane, mars 2013

 

 Un mic, des mots, deux mecs : à la MJC du quartier c'est Aswad qui fait le show sur scène même si les mots scandés sont ceux de Sam. Slam, comme on le surnomme, écrit dans l'ombre à la lumière de son réverbère qu'il soutient comme d'autres tiennent les murs, enfermé dans un mutisme, ses mots il les écrit plutôt qu'il ne les dit. Personne ne doit savoir qu'Aswad n'est qu'un imposteur et surtout pas Nora, sa charmante voisine dont il est amoureux depuis l'enfance. Seulement, le charme de la belle fait tourner la tête à bien des garçons et Slam, pas de flingue à la ceinture mais un mic, a pour seul arme des mots à dégainer. La battle de mot et d'amour est lancée entre les deux garçons.

"Face à face, ils ne savent plus comment s'y prendre tous les deux. Dans les bras ! pense Neken en les regardant commencer malgré eux à s'aimer. Le BON COIN d'un coup est devenu une île qui n'est pas sur la carte, sans traces de pas sur la plage, la Terre s'est arrêtée de tourner, même mieux : elle a chaviré, les tours ont la tête en bas, il y a du sable en Antarctique et de la glace en Afrique !"

 Boris Lanneau nous sert ici, par sa prose poétique, un roman résolument urbain qui redonne tout son sens à ce terme en privilégiant le romanesque au fait divers. Le récit nous plonge dans une intrigue limite théâtrale dont le décor est un quartier HLM qui n'a rien de blême. La galerie des personnages, bien dessinée, présente des surprises intéressantes : au milieu des barres d'immeuble, au "bon coin", on retrouve par exemple le duo comique Hein et Neken qui est capable de vous dénicher ce que vous voulez, quand vous voulez. Il y a aussi tous ces anonymes qui font parti du paysage et qui incarnent ici des héros du quotidien : des vieux sur les bancs aux jeunes dans les escaliers en passant par le voisin qui gueule de sa fenêtre son couple qui se barre et qui finit par chanter du Johny. L'amour, le macadam et les mots, un joli programme qui se termine de façon un peu abrupte quand même par la confirmation que les temps n'ont pas changés et demain, c'est pas sûr que tout ira bien...

 Le copain Loubard du Combat oculaire a lui aussi kiffé ce qu'il a nommé

"un bonbon au goût amer béton"

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Commentaires
L
Wow, c'te pub ! Merci carrément et tout, ta critique envoie du lourd faut dire ! Au prochain Exprim´, see ya
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