La tendresse des pierres

Un très beau titre laisse souvent présager un très beau livre. La tendresse des pierres de Marion Fayolle est de cela.

La tendresse des pierres, Marion Fayolle, Editions Magnani, octobre 2013

"On a enterré un poumon de papa". Ainsi commence ce récit à la première personne qui raconte la maladie d'un père a qui on ôte petit à petit un poumon, le nez, la bouche. Tout en sensibilité et en symbole, les relations familiales sont abordées au fil du mal qui se propage.

« Si j'avais dû trouver un élément pour symboliser mon père, j'aurais choisi les pierres. Mais, attention pas les galets lisses et doux. Non, plutôt les rochers qui piquent les pieds si on leur marche dessus sans chaussures. Ceux qui sont recouverts d'aspérités. Ceux qui râpent, qui coupent, qui sont agressifs et froids. Mon père était un rocher sur lequel on aurait aimé s'agripper sans se blesser. Sous lequel on aurait aimé s'abriter sans se sentir menacé ».

 A tout juste 26 ans, Marion Fayolle nous livre avec beaucoup de délicatesse ce récit autobiographique aux thèmes pas évidents que sont la maladie, la mort et la relation père-fille. Les textes et les illustrations se répondent très bien dans un mélange poétique et métaphorique. Sélectionné pour la compétition officielle d'Angoulême, cet album graphique, hybride est à suivre de près!

 Ce quatrième opus est à l'image des précédents livres de l'auteur surréaliste et poétique comme l'abécédaire paru chez Notari en 2012.