Mes idées folles
Mes idées folles, Axl Cendres, Exprim' chez Sarbacane, 2009.
Je lis souvent chez moi et rarement dans les espaces publics. Parfois ce n'est pas plus mal, parce que si j'avais lu ce roman dans un bus par exemple, j'aurai pu passer pour une folle. Une folle qui rit toute seule ou plutôt qui rit avec Axl Cendres et son humour déjanté.
Il y a bien longtemps ( cinq siècles exactement), un monsieur (Erasme, pour être exacte) nous disait « c 'est bien la pire folie que de vouloir être sage dans un monde de fous ». Et c’est ce qui arrive au héros du roman, Abel Francis Sandro, qui après avoir passé une enfance dans un orphelinat catholique, préfère porter sa croyance aux hommes plutôt qu'à Dieu. C'est pourquoi il devient psy (c'est un raccourci, je préfère vous laissez le plaisir de découvrir comment il décide de « comprendre comment les gens marchent ») et se rend finalement compte que, lui aussi, il est dingue.
Il n'est pas le seul à être dingue car en passant par les patients du Pavillon 43 où il travaille ( Napoléon, Jésus ou la théière), à son pote Johnny pas tout à fait fini, on a un bel éventail de folie et l'éloge qu'en fait Axl Cendres est à la fois tendre et lucide sur notre monde absurde. Abel, lui, a sa méthode pour y faire face : s'assurer d'avoir toujours 0,8 grammes pour mieux affronter le quotidien. Le quotidien, il le fuirait bien mais l'instinct de survie est toujours plus fort. ça c'est pour le tableau général, ça donne le ton. Après c'est une cascade de petits épisodes toujours très drôles et souvent loufoques : Abel et son fidèle copain Johnny, Abel et ses patients, Abel et ses conquêtes. Impossible de les lâcher et c'est avec une pointe de déception qu'on les quitte à la fin.
C'est donc une histoire d'amitié, une histoire de fou (dans les deux sens du terme...) mais surtout une histoire drôle dont il faut nécessairement s'abreuver, surtout pour tous ceux qui regardent les étoiles.