Mon père est femme de ménage

  Vous en entendrez tout bientôt parler. Saphia Azzeddine, auteure, actrice, nous livre son premier long métrage, Mon père est femme de ménage, ce 13 avril avec pour acteur principal François Cluzet.

 Mon père est femme de ménage, c'est d'abord un roman sorti en 2009, publié chez Léo Scheer où Paul un ado de 14 ans nous raconte sa petite vie sans mâcher ses mots. Sa vie, c'est le collège, sa cité, ses amours imaginaires et les extras avec son père qu'il aide à faire le ménage. Avec une mère paralysée alitée et une soeur rêvant d'être miss, c'est vers son père que se reporte toute son affection même si le métier du paternel ne lui plait pas forcément.

  J'ai vraiment passé un bon moment avec ce roman, c'est à la fois très drôle et très tendre. La relation qui unit Paul et son père est à la fois simple et très forte mais surtout très réaliste : les engueulades, les doutes, les moments de compicité, de fierté, la vie quoi!

Saphia Azzeddine aime les dialogues. Et ça se voit, ils sont incisifs, rythmés, drôles encore une fois.

  Et comme c'est bien, pour une fois, de voir une famille moyenne dans une cité qui ne soit pas issue de l'immigration. Un gamin, Polo, qui aimerait partir pendant les grandes vacances (qu'il appelle "les longues vacances"), la voiture bien chargée, lire des pancartes sur l'autoroute mais qui époussette avec son père... les bibliothèques notamment où il trouve de quoi s'évader (forcément ça me plait, ça). Paul se cherche une communauté, il hésite juive, musulmane, être expat'? Juif, il peut pas car " pour être juif, il faut être juif"! Pour ses autres considérations, je vous laisse lire le bouquin!

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Le regard de Paul est toujours philosopho-sarcastique sur le monde qui l'entoure, morceaux choisis :

" Quand on brille trop de l'extérieur, c'est qu'on est mate à l'intérieur"

"Non, les mots de la bibliothèque m'arracheront de mon destin de beauf. Même un peu. Il faut que je sois un autre. Pas un zappeur en jogging qui regarde "Turbo""

"La rentrée des classes ne m'exitait pas moi. Pour rentrer, il faut être parti."

"Les hommes leur servent [aux femmes] des proverbes qui les font mouiller, genre "derrière chaque grand homme il y a une femme", et ces connes s'en satisfont, préférant l'ombre d'un grand homme à la lumière de l'humanité".

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  Il reste à voir le film  - qui sera sans doute assez fidèle au roman mais qui a permis à l'auteure d'étoffer ses dialogues - et à lire ses deux autres romans : Confidences à Allah (2008) et La Mecque-Phuket (2010).

Pour l'aperçu, voici une petite interview agrémenté de la bande annonce du film!