Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Batifolire, tribulations en zone littéraire
29 mai 2011

Cinq mille kilomètres par seconde

 Des BD emportées ce week-end dans mon panier (en vrai c'est un sac tout moche donc c'est plus buccolique de dire panier), c'est celle-ci que j'ai envie de partager avec vous. Celle-là même qui a reçu le prix fauve d'or à Angoulême, celui du meilleur album. Et franchement, il y a de quoi.

53164540Cinq mille kilomètres par seconde, Emanuele Fior collection flegme chez Atrabile

 Lucia déménage avec sa mère et fait la rencontre de Piero et Nicola. Alors que Nicola est insouciant et séducteur, Piero semble plus sérieux mais aussi rêveur. Lucia est sensible à son charme : prémices d'une histoire d'amour sous le soleil de l'Italie. Quelques années plus tard, on retrouve Lucia en Norvège : alors que son amour pour Piero s'est étiolé, bien vite un nouvel homme entre dans sa vie. Encore quelques années plus tard, c'est Piero que l'on retrouve en Egypte. Leurs chemins s'éloignent puis se retrouvent, les amours vont et viennent mais qu'en restent-ils au fil du temps?

ManueleFior_5000Km_Extrait_Janvier2010

  Le premier amour que l'on oublie jamais et que l'on souhaite retrouver, le triangle amoureux et la fuite des sentiments, autant de thèmes universels qui sont superbement traités dans ce roman graphique.

 Le scénario d'abord, très bien ficellé et rythmé qui emprunte certains de ces codes au cinéma pour ses ellipses et sa construction épisodique. Le graphisme ensuite fait d'aquarelles juste sublimes et un travail sur la couleur remarquable.

 Alors que l'on peut s'attendre à la narration d'une histoire d'amour, celle de Piero et Lucia qui nous est présentée au début, dès la seconde partie on prend en pleine face la maîtrise de la construction de l'histoire. Emanuele Fior nous propose ainsi des récits de vie sur plusieurs années avec leurs ratés et leurs regrets. L'espoir de retrouver un jour les émois du début et cependant bien présent et la fin n'en est que surprenante.

 Le roman est découpé en plusieurs épisodes qui correspondent aux étapes de la vie des personnages, le passage de l'une à l'autre étant symbolisé par la première goutte de pluie, puis la deuxième, la troisème, etc. pour finir par la pluie torrentielle qui s'abat sur la fin. Nous suivons les personnages d'abord en Italie, éclat du jaune pour le soleil et la légéreté de ce début. Puis nous arrivons en Norvège avec Lucia sous le froid, bleu, du pays. Se succèderont diverses ambiances vertes, roses, violettes qui s'imprégnent des sentiments des personnages ainsi que des lieux dans lesquels ils se trouvent. Chaque élément est donc matérialisé graphiquement par des technqiues aussi variées qu'abouties.

 Cinq mille kilomètres par seconde, qui possédait déjà l'avantage d'avoir un titre exquis, me laisse un sentiment de perfection. Oui, oui la perfection celle-la même dont Saint Exupéry disait qu'elle  "est atteinte, non pas lorsqu'il n'y a plus rien à ajouter, mais lorsqu'il n'y a plus rien à retirer."

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Batifolire, tribulations en zone littéraire
Publicité
Archives
Publicité